Le sujet de la gestion du changement est de plus en plus populaire dans les organisations et nécessite qu’on lui porte une attention particulière. Autant pour chacun d’entre nous, qui devront s’y faire malgré nos résistances, que pour les organisations qui devront un jour comprendre que gérer les changements ne concernent pas simplement le fait de changer une machine pour une autre ou pour optimiser un processus afin de gagner en efficience.
Comme on dit, rien n’est plus constant que le changement et dans un monde où chaque individu n’a comme seul objectif de reproduire demain, ce qu’il vit aujourd’hui, ça devient tout un défi! On parle de gestion du changement, j’ai plutôt envie aujourd’hui de vous parler de comment gérer l’humain à travers les changements.
L’humain, un être d’habitudes et de routines
On peut dire que cette affirmation est globalement vraie. Selon la pyramide des besoins Maslow, la sécurité est un besoin fondamental. Les habitudes ancrées, la routine et la stabilité contribuent à ce sentiment de sécurité, car elles rendent l’environnement et les choses prévisibles. On sait exactement ce qui va se passer et la façon dont ça va se passer. Vous savez que notre personnalité se définit à travers toutes ces habitudes et ces comportements que l’on répète encore et encore et qui viennent nous confirmer et valider à tous les jours de notre vie que nous sommes bien qui nous sommes?
Donc, vous comprendrez que naturellement, le fait de changer ne serait-ce qu’un tout petit quelque chose dans l’environnement ou dans les habitudes vient rapidement créer chez la personne un sentiment d’insécurité, de peur de perdre et je dirais encore plus de peur de SE perdre. Qui serais-je si je tout ce qui m’est familier, qui fait partie de ma routine et de mon environnement, ne serait plus là demain?!
De plus, dans une société où le stress domine la masse, où tout le monde vit dans un état de stress constant sans vraiment s’en rendre compte et qui a même fini par croire que c’est un état normal, le fait d’avoir une routine, des habitudes et un environnement stable et prévisible au travail par exemple permet au cerveau de fonctionner en mode « automatique » pour certaines tâches. Le pilote automatique est fort utile et je dirais même nécessaire puisqu’il permet de rendre accessible de l’énergie mentale pour d’autres choses plus importantes comme les préoccupations personnelles liées à la famille, la vie personnelle, etc.
Nuance : l’humain a aussi besoin de s’épanouir, évoluer et se développer
Si les décideur.euses comprenaient que l’humain bien accompagné et projeté dans un environnement adapté à ses besoins en lui offrant les conditions dont il a besoin, nous aurions des organisations beaucoup plus innovantes, performantes et agiles.
Oui, les personnes ont besoin de stabilité et d’un environnement prévisible pour la plupart, mais il ne faut pas oublier que l’humain a également besoin de stimulation et de nouveauté. Pour pouvoir bénéficier autant individuellement que collectivement de ces leviers pour réussir les changements, il faut assurément savoir comment les activer et surtout bien les utiliser.
Trois leviers puissants au service des transformations organisationnelles
Le levier de la curiosité et de l’apprentissage : Les humains ont un besoin inné de découvrir, d’apprendre et de se dépasser. Trop de routine amène l’ennui, la démotivation et l’apathie.
Le levier de la croissance personnelle : Les changements, même s’ils sont inconfortables, sont nécessaires pour sentir que l’on progresse, que l’on avance et que l’on évolue.
Le levier de la reconnaissance : Chaque personne a le besoin d’être reconnue dans ce qu’elle est (personnalité, valeurs, motivations) et peut agir comme un accélérateur ou un frein aux changements selon que l’on arrive à reconnaitre ses besoins à travers l’environnement et les conditions que nous produisons.
La seule clé pour accéder au succès dans les transformations : L’humain
La chose essentielle à comprendre une bonne fois pour toute est celle-ci : c’est l’humain qui est au cœur des changements parce que ce sont les personnes qui mettent en œuvre, vivent et incarnent ces transformations. Rien n’est possible sans leur adhésion, leur engagement et leur capacité d’adaptation. Bien que vous ayez les meilleurs plans de changement, vous échouerez si vous ne gardez pas en tête ces trois éléments majeurs.
- Les changements ne réussissent pas par des processus, mais par des comportements.
Un plan de changement reste théorique tant que les individus ne l’adoptent pas concrètement.
- Les résistances au changement sont naturelles, humaines et inévitables.
S’acharner à ignorer les peurs, les doutes ou les pertes perçues liées au changement, c’est risquer de faire face à un échec.
- L’engagement humain est un levier de performance
Plus les personnes se sentent écoutées, impliquées et considérées, plus elles contribuent activement au changement.
Une transformation réussie est une transformation accompagnée, comprise et vécue par les humains qui composent l’organisation. Les outils, les systèmes et les processus sont importants, mais ils ne fonctionnent que si les personnes y croient et les incarnent.
Une responsabilité organisationnelle
Et si on disait que le véritable défi du changement, ce n’était pas le changement lui-même, mais la façon dont on l’accompagne ?
Trop souvent, on attend des personnes qu’elles s’adaptent, qu’elles acceptent, qu’elles suivent. Mais si, au lieu de gérer uniquement des projets, les organisations prenaient aussi la responsabilité de transformer la perception même du changement?
Et si on disait que c’était en partie leur rôle de travailler à changer cette perception, à travers la manière dont elles gèrent les transitions, les incertitudes et les émotions dans les équipes?
Mettre l’humain au cœur du changement, c’est plus qu’une simple phrase à dire parce que ça parait bien: c’est une posture de leadership qui crée de la confiance, de l’engagement et, surtout des transformations réussies et durables. Mettre l’humain au cœur du changement, c’est assurer les résultats attendus et c’est atteindre les objectifs beaucoup plus rapidement et efficacement.
