Survivrez-vous comme gestionnaire dans les cinq prochaines années?

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Survivrez-vous comme gestionnaire d’ici 5 ans?

Plusieurs managers m’interpellent dernièrement sur le rôle de gestionnaire, qui a tendance à évoluer à la vitesse « grand v ». Le marché se transforme plus vite que notre capacité à comprendre ce qui se passe.

La belle époque d’Henri Fayol est terminée. Il ne suffit plus de prévoir, d’organiser, de commander, de coordonner et de contrôler pour remplir la fonction de gestionnaire. Pire encore, un grand nombre de ces fonctions sont maintenant remplacées par l’intelligence artificielle.

L’histoire de Fred, le gestionnaire pas prêt à demain

Pour des raisons de confidentialité, je vais l’appeler « Fred », ce directeur que j’accompagne en coaching et dont ses compétences de leadership et de communication sont à développer.

« Fred, crois-tu être en mesure de survivre dans ta position de directeur dans les prochaines années avec les avancées en intelligence artificielle? As-tu vu l’article du Journal de Québec? »

Coupure de 6000 emplois chez Microsoft :

« Nous continuons à nous concentrer sur la constitution d’équipes hautement performantes et sur l’amélioration de notre flexibilité en réduisant les niveaux hiérarchiques et le nombre de directeurs » https://www.journaldequebec.com/2025/05/14/licenciement-massif-de-plus-de-6000-employes-par-microsoft

Fred fait partie de ces gestionnaires qui sont des experts techniques. Introverti et un peu mal à l’aise avec les communications, il a peur. Il ne sait pas mobiliser son équipe malgré son rôle senior dans l’organisation. Le changement le rend anxieux. Il est inconfortable dans les discussions difficiles. Les forces de Fred sont dans sa capacité d’analyse et d’organisation. Et si les machines le remplaçaient?

Réduire la bureaucratie

Tout comme Microsoft, plusieurs entreprises tentent de réduire la bureaucratie pour augmenter la performance. En Belgique, ils sont 63% a avoir pratiqué le « task masking », « avoir l’air très concentré sur son écran d’ordinateur, faisant semblant de travailler ».https://www.lalibre.be/economie/emploi/2025/05/20/faisant-semblant-de-travailler-la-moitie-des-employes-belges-sont-en-fait-en-train-de-scroller-sur-les-reseaux-sociaux-YUZBOGIJSFANPL5FJFXDU5ZHJA/

Croyez-vous que les entreprises ont tort de se questionner sur la gestion et l’anti-performance?

L’enjeu n’est plus de parler de télétravail ou de mauvais management. L’enjeu est l’essence même de l’évolution du rôle de gestionnaire en entreprise; celui qui doit passer du « master organisateur » au leader transformationnel.

Que s’attend-t-on des gestionnaires?

De faire la transition vers les compétences du futur. Pas le futur dans 20 ans. Le futur qui est là à notre porte. Il est dit que d’ici 5 ans, les changements s’opérants en 1 an s’opéreront en 11 jours.

C’est bien beau tout cela dans un monde de productivité et de mise en marché rapide de nouveaux produits. Mais que fait-on des employé.es qui doivent suivre…avaler les changements, intégrer de nouvelles façons de faire, apprendre de nouveaux systèmes, etc?

La dissonance cognitive est un des plus gros défis

Dans un contexte de changement, la dissonance cognitive survient lorsque les individus sont confrontés à de nouvelles idées, méthodes ou comportements qui entrent en conflit avec leurs croyances ou habitudes existantes.

Par exemple, une personne habituée à une certaine manière de travailler peut ressentir un inconfort lorsqu’on lui propose une nouvelle méthode. Pour réduire cette dissonance, elle peut résister au changement, rationaliser ses anciennes pratiques, ou finir par adopter progressivement la nouveauté afin de retrouver un sentiment d’harmonie mentale.

Comment faire alors?

Revenons à nos moutons. Beaucoup de changements = beaucoup de dissonances cognitives. Le rôle du.de la gestionnaire sera donc de faire avancer ses équipes dans les changements, en adoptant les meilleures pratiques pour créer un sentiment de sécurité psychologique et en étant solide en interventions relationnelles.

Il faudra être stratégique. Comprendre les émotions. S’adapter aux résistances et proposer des messages bienveillants orientés sur l’atteinte des résultats. Il faudra surtout beaucoup de résilience, de patience et de créativité pour venir à bout de faire sauter ces murs de croyances qui seront, à mon avis, plus hauts et plus forts que jamais.

Les gestionnaires doivent se préparer maintenant. Se connaître et comprendre les mécanismes psychologiques qui régissent les humains dans le changement.

Fayol peut retourner se coucher

Le leadership traditionnel est révolu. Les compétences « dures » seront optimisées par l’intelligence artificielle. Nous gagnerons en efficience grâce à ces nouveaux outils. Nous n’avons pas encore vu la pointe de l’iceberg des possibilités pour coordonner et planifier des ressources. C’est excitant de penser aux gains possibles pour travailler différemment.

Il faut se poser la question. Comment voulons-nous développer nos gestionnaires pour se préparer à cette transformation du leadership? Comment allons-nous faire face à toutes ces dissonances cognitives qui seront comme des vilains virus dont le vaccin est administrable par très peu de gestionnaire?

L’écart va se créer qu’on le veuille ou non. Dans ce bassin d’insécurités, c’est maintenant qu’il faut outiller cette nouvelle génération de gestionnaires. Dans 11 jours, nous serons passé à autre chose.

 

 

 

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